« Nous ne savons pas gérer le potentiel de personnes demandeuses »

Allez jeter un coup d’oeil sur le site de RTC, cela vaut son pesant de novlangue.  La conclusion de ce reportage est effroyable, je traduis le language abscon de nos autorités :

  1. Il y a trop d’étrangers en situation irrégulière qui encombrent les structures d’accueil (les étrangers sont pudiquement appelés « personnes de passage »)
  2. Pas d’accueil supplémentaire à Liège, non il faut accueillir les gens ailleurs (sans doute à Houtsiplou)

La ville de Liège refuse son statut de grande ville quand il s’agit d’accueillir des personnes en difficulté sociale. Dommage !!  Liège compte investir 3.000.000 Euros dans son plan de cohésion sociale 2009 – 2013, ce plan de cohésion sociale devrait permettre au minimum d’éviter ce genre de constat désolant : « Nous ne savons pas gérer le potentiel de personnes demandeuses ».

5 responses to this post.

  1. Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant à constater que la ville de Liège ne sait pas absorber à elle seule toutes les demandes d’hébergement. Les Sentinelles ne rencontrent que peu d’étrangers dans la rue. De ce fait,vous ne pouvez pas imaginer le nombre d’immigrés qui se présentent dans les abris de nuit. Est-il sain de faire croire à ces personnes que la Belgique peut leur offrir un avenir ?
    La ville de Liège souhaite aider les résidents habituels à sortir de l’urgence et se donne les moyens de gérer les demandes mais les moyens ne sont pas élastiques.
    Et ni la ville ni les associations ne peuvent gérer les flux migratoires et les filières de passage.
    Vous n’avez pas raison de dire que les étrangers sont appelés « personnes de passage ». Ceux qu’on appelle ainsi sont effectivement des gens de passage qui prennent souvent les abris de nuit pour des auberges de jeunesse ou des hôtels gratuits.
    Il ne faut pas diaboliser les services publics. Les travailleurs sociaux font ce qu’ils peuvent avec beaucoup plus de compassion que ce que vous imaginez.

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    • Posted by André on 15 Mai 2011 at 7 h 54 min

      La Ville de Liège, c’est un peu La folie des grandeurs : c’est une ville ouverte et accueillante pour tous ceux qui ont de l’argent. Elle accueille aussi paradoxalement tous les sdf et sans papiers qui frappent à sa porte, mais ne sait pas les gérer !
      Nos politiciens sont aussi gênés d’un SDF que d’une femme nue : « Cachez-moi cet SDF que je ne saurais voir ! »
      J’ai entendu au moins deux fois par nos éminents politiciens une réplique de ce genre : « Tu as choisis de vivre dans la rue, mon gars, hé bien alors restes-y ! » Voilà bien la réaction d’une personne incapable de se mettre à l’écoute.

      Tout récemment, lors d’un échange d’idées au CFEL, au sujet de la gestion de la pauvreté de rue à Liège, les échanges avaient beau être riches et intéressants, les professionnels n’auront jamais la même vision que les volontaires… Et c’est normal, car même s’ils sont encore nombreux – je l’espère – à vouloir aider réellement les sans-abri à s’en sortir, ils sont malheureusement coincés dans un carcan administratif très réglementé, dont la complexité et la lenteur en décourage plus d’un, et pas seulement les émargeants du CPAS… Les professionnels n’ont pas cette liberté d’action, dont nous aurions tendance à user et même à abuser.
      Il nous semble normal que cette spécificité nous soit reconnue.
      Nous n’en sommes pas encore là ! En effet :
      Les reproches que l’on nous adressent sont curieusement paradoxaux !
      D’une part, on nous taxe facilement de faire de l’assistanat. Pourtant, le CPAS ne fait pas certainement pas mieux avec le RIS… Mais la manière et les conséquences sont pires ! Tous ces professionnels savent très bien que ces personnes fragilisées ne savent pas gérer l’argent qu’ils reçoivent et le dilapident aussitôt, en se saoulant joyeusement la g… et avec des conséquences parfois désastreuses ! Je ne connais aucun père de famille qui gâte son enfant de pareille façon ! Une bien « belle » image de l’éducation sociale. Mais voilà, c’est nous qui sommes dans le collimateur des critiques bien pensants; c’est nous qui sommes réputés  » faire de l’assistanat »!
      En réalité, ce que nous apportons aux sans-abri, doit être considéré comme un cadeau; une collation offerte; une manière de créer des liens d’amitié et de reconnaissance.
      D’autre part, l’on s’offusque de compter parmi nos bénévoles, des bénéficiaires des services sociaux ! Mais réjouissez-vous au contraire ! N’est-ce pas plutôt une belle prise de conscience pour celui qui était à la rue et qui peut aujourd’hui aller à la rencontre de ceux qui étaient dans la même situation que lui auparavant ? N’est-ce pas un belle dynamique de réinsertion (ou mieux dit, de réhumanisation ) ? Et sans dépenser le moindre franc !

      Si le mot « assistanat » est très péjoratif pour moi, le mot « réinsertion » n’est pas plus brillant ! La réinsertion telle que je la vois aujourd’hui, est à l’image de ce petit oiseau qui s’est échappé de sa cage et pour lequel on utilise mille subterfuge pour le faire rentrer dans cette même cage.
      Je préfère de loin le terme réhumanisation… Apporter de l’humanité là ou il n’y en a pas (ou plus). Réinsérer, – à ce que je peux constater -, c’est redonner les mêmes marques, les mêmes repères à la personne qui les a perdus, ou qui ne les a jamais reçus, ou encore qui les a rejetés.
      On devine de suite que les moyens pour parvenir à l’un ou à l’autre, empruntent des chemins fort différents.
      Les uns tentent à mettre en place des structures pour les autres…
      Les autres tentent de mettre en place des projets avec les autres.
      La nuance est de taille !

      Malheureusement, l’homme mû par ses craintes ancestrales cherchera toujours à dominer son compatriote. Pourtant, je préfère de loin la sagesse du renard dans « Le Petit Prince de St Exupéry », quand il quémandait : « Apprivoise-moi ».

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  2. Effectivement, il n’est pas choquant de dire que Liège ne peut absorber « toute la misère du monde », c’est une réalité. Ce n’est pas une raison suffisante pour bloquer les nouvelles initiatives. Aucune association n’accepte les SDF avec chien, est-ce normal ? Il existe quantité de chaînons manquants dans l’assistance sociale.
    Soyons clair, les sentinelles ne mettent pas en cause les institutions actuelles, par contre la critique est possible et le vocabulaire ampoulé traduit une certaine gêne, le terme « potentiel de personnes demandeuses » en tant que tel ne signifie rien, « potentiel » fait référence à une possibilité et non une réalité effective.

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  3. Posted by COLLIN marcel on 15 Mai 2011 at 13 h 07 min

    Tous ces problèmes sociétaux ont aussi une base économique, une société peut se permettre un certain pourcentage d’assistés (pensionnés, chômeurs, cpas,) et de personnes travaillant pour les services publics (enseignement, armée, police, diverses administrations etc), les sommes destinées à payer ces salaires et diverses allocations sont générées par la taxation directe (impôts) et indirectes (tva etc) elles ne sont pas infinies …. La belgique a déja un chômage non limité dans le temps, une des meilleures (et – chère pour le patient) médecines, des salaires indexés etc etc tout ça sur le dos de la vache … faudrait faire attention à ne pas abuser … on est déjà les champions en matière d’absence de gouvernement et d’assistanat social (dans le bons sens du terme) … veut on encore faire mieux et le pourra t’on ? Certains me diront que l »épargne totale des belges est énorme et record un total 170 milliards de fonds placés en 2011. Mais, calculez … cela fait 17.000€ par habitant …vous savez ce que coûte réellement un mois à l’hopital ? 1 an de salaire d’un enseignant ? finalement 17.000 c’est peu, ce qui est bien c’est notre économie, construite par nos générations de parents, de gauche, de droite, socialistes, communistes, libéraux qui ont réussit à créer un compromis admiré de tous, mais attisant toutes les convoitises…. Ces patrimoine économique est attaqué de partout, pas seulement par les non travailleurs, les patrons aussi, inconscients, délocalisent (l’outil disparait, tout viens de Chine) Alors bientôt tous dans la rue , comme ça plus de problème …..

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    • Posted by martial on 15 Mai 2011 at 15 h 10 min

      Il y a bien longtemps que je n’ai vu un tel engouement.
      Chacun peut aider son prochain,mais il y a une grande différence a mes yeux entre un volontaire et une personne qui est rémunérée pour faire ce travail.Le volontaire le fait de bon coeur,tandis que la personne (en majorité)qui est rémunérée a peut etre perdu au cours de son parcours professionnel cette envie d’aider,à cause de l’administration.LIEGE est une ville riche,mais pas pour tout le monde,il suffit de se promener en rue.L état à les moyens mais cela dépend de l’orientation donné par nos politiciens à la politique,mais nos chers politiciens ne peuvent DONNER aux BANQUES et FAIRE DES CADEAUX AUX ENTREPRISES ET AUX PATRONS ainsi qu’aux personnes les plus démunies.Ils ont fait leur choix,par leur cupidité leur ambition politique etc.. etc…. au détriment du SOCIAL.
      Le constat est là devant nous,et les prochaines années risquent d’etre pires ,pas pour les PATRONS ET POLITICIENS,ces personnes ne seront jamais dans le besoin.Je ne me fais pas de soucis pour eux.
      Mais tous ensemble nous pouvons changer les choses,pour le moment ce sont les personnes qui essayer d’aimer leur prochain qui MONTRENT l’exemple aux AVEUGLES du CAPITALISTE.
      Si létat arrétait de donner ne serait ce que les intérets notionnels.avec cet argent mieux utilisé dans le social ferait bien des heureux.
      martial

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